Les jeux de hasard cachent une face sombre, qui engloutit ceux qui n’y prennent pas garde. Heureusement, il est possible de dépasser le jeu abusif et de retrouver une vie normale.

Pour sensibiliser et aider ceux qui combattent encore leur monstre, la BBC a dressé le portrait inspirant d’Andy May. Dans une interview poignante de sincérité, cet ancien parieur retrace le chemin qu’il a dû traverser avant de sortir de la dépendance. Voilà un exemple de détermination qui prouve que tous les héros ne portent pas de cape.

Un parcours semé d’embûches

Tout a commencé de manière assez banale. Andy May, un fringant Anglais bien établi, tente un jour sa chance en pariant sur des matchs de football. Au début, c’était un loisir qui l’occupait pendant quelques minutes les week-ends. Cependant, les choses se sont rapidement emballées. Il est passé de mises occasionnelles de 5£ à d’énormes paris de 500£ par mois.

Heureusement, en 2007, son entourage prend conscience du problème et l’aide à arrêter. Le Britannique s’est facilement raisonné, notamment en réalisant qu’il avait joué la caution pour acheter sa première maison avec son compagnon.

La trêve dure 7 ans, pendant lesquels il ne touche même pas à un billet de loterie. Pourtant ses démons le rattrapent en 2014.

Tout démarre doucement avec un pari gratuit de 50£ à l’occasion de la coupe du monde au Brésil. Tout s’enchaîne et il se retrouve à passer ses journées à parier sur les casinos en ligne depuis son téléphone ou son ordinateur de bureau. Encore une fois, ce gentleman subit une escalade qui le pousse, cette fois, au vol.

En effet, endetté et totalement à court d’argent, il se met à puiser dans les caisses de l’entreprise qui l’employait depuis 20 ans. La supercherie est découverte en 2019, ce qui conduit fatalement à son renvoi.

Honteux, Andy May cache l’histoire à sa famille et ne dit rien jusqu’à ce que la police vienne toquer à sa porte en juin 2020. L’année suivante, le tribunal le condamne à une peine d’emprisonnement de 4 ans.

Une reconversion totale

Contre toute attente, cet enfermement a eu un effet salvateur pour Andy May. L’organisation caritative Epic Restart Foundation joue un rôle crucial dans son changement. L’accusé a l’opportunité d’échanger avec d’anciens dépendants aux jeux qui ont vaincu leur addiction.

C’est aussi en prison qu’il commence à assister aux réunions des Gamblers Anonymes. Ces rencontres lui permettent de mieux voir les conséquences désastreuses de ses mauvaises habitudes sur ses proches. May y apprend également à se relever et à ne pas s’appesantir sur le passé.

Kier Group, une entreprise de construction lui propose un emploi en prison, ce qui contribue à restaurer son estime de soi. Ce métier lui offre aussi la possibilité de rembourser ce qu’il avait volé. Au total, le montant de ses larcins s’élevait à 1,3 million de livres sterling.

Finalement, il passe 2 ans enfermé et est libéré sous conditions.

Aujourd’hui, Andy May partage sans complexe son expérience afin d’aider ceux qui seraient dans la même situation que lui. L’Anglais insiste particulièrement sur l’importance de communiquer avec autrui. Selon cet ex joueur, il est primordial de demander l’assistance de professionnels aussi tôt que possible.

Très clairvoyant sur lui-même, notre homme sait qu’il pourrait lui arriver de rejouer. Néanmoins, il livre un combat quotidien et résiste en pensant à ceux qui l’aiment.

Il continue ses sessions chez les Gamblers Anonymes et est bénévole auprès de GambleAware. May ne cache aucun détail de son parcours, afin de montrer qu’il est possible de sortir de cette spirale infernale.