L’opérateur de la National Lottery payera le prix fort. Le Gambling Commission (UKGC) lui a imposé une amende de 3,1 millions de Livre sterling, soit environ 3,7 millions en euros. En effet, plusieurs défaillances se sont produites sur l’application mobile proposée au public, et ce, depuis 2016.

Dans les faits, Camelot UK Lotteries Limited aurait porté préjudice aux joueurs. Globalement, le régulateur estime que le groupe n’a pas réussi à respecter certains termes de sa licence. En même temps, les correctifs apportés par l’exploitant aux problèmes n’ont pas empêché la sanction de tomber. La totalité de la somme dûe ira aux bonnes œuvres.

Une dérogation à la licence

Sur une note publiée le 22 mars, le Gambling Commission fait état de 3 manquements à la licence. Expliquant le cheminement qui a mené à cette amende à 7 chiffres, l’autorité du jeu a avancé plusieurs arguments.

D’abord, la police des jeux estime que l’incident aurait porté atteinte à la réputation de la National Lottery. De plus, les défaillances techniques auraient énormément désavantagé les parieurs. Ils n’auraient pas été traités de manière juste. Et enfin, la récurrence des dysfonctionnements auraient également joué en défaveur de l’exploitant.

En revanche, le Gambling Commission a admis que ces défaillances n’ont pas profité à l’exploitant. L’enquête n’a mis au jour aucun gain financier quelconque pour Camelot. Et de surcroît, elles n’ont pas eu de mauvaises répercussions sur l’allocation de fonds aux bonnes œuvres. Par ailleurs, la négligence n’a pas été à l’origine des brèches.

Quoi qu’il en soit, l’application mobile de la National Lottery est le centre des reproches adressés à l’opérateur.

Des joueurs problématiques toujours ciblés par le marketing

L’une des défaillances remises en cause concerne les notifications push. Il s’agit généralement de notifications à vocation marketing sur les jeux. Les joueurs qui ont installé l’application n’ont pas besoin de la lancer pour recevoir ces messages. Par ailleurs, chaque utilisateur doit consentir les recevoir ou non au moment de son inscription.

Par contre, les personnes identifiées par l’opérateur comme joueurs à risque ou qui présentent des signes de problèmes de jeu ne font pas l’objet de ces opérations promotionnelles. C’est aussi le cas des interdits de jeu.

Malgré tout, entre février 2018 et janvier 2021, 65 000 personnes exclues de la liste marketing de la National Lottery ont reçu des notifications.

Des tickets gagnants non-gagnants et des tickets doubles

Deux autres défaillances sont liées aux tickets de loteries. Entre novembre 2016 et septembre 2020, l’application a étiqueté « non-gagnants » quelque 20 000 tickets gagnants.

En fait, le problème vient du scanneur proposé dans l’application. Il faut savoir qu’un billet de loto s’accompagne d’un code QR. Et pour vérifier s’il est gagnant ou non, il suffit de le scanner. Pas besoin de posséder un compte. Si on résume, à cause d’un bug, le résultat affichait « non-gagnant » pour des milliers de joueurs pourtant chanceux.

En outre, en octobre 2020, l’achat d’un ticket sur l’application a également connu des dysfonctionnements. Après avoir confirmé l’achat, l’utilisateur était inexplicablement redirigé vers la page de connexion. Une fois reconnecté, le programme lui proposait d’acheter un billet. Par conséquent, près de 20 000 personnes ont acheté 2 tickets identiques. Heureusement, elles ont toutes été retrouvées et remboursées.

Cette amende est un énième coup dur pour l’opérateur Camelot. Très récemment, il a perdu la licence d’exploitation de la loterie d’État en faveur d’Allwyn du groupe tchèque Sazka.