Le Casino de Montréal ne prévoit pas de réembaucher tout son personnel malgré la reprise de toutes ses activités. Les croupiers condamnent cette décision. Ces derniers font appel à leur syndicat pour exprimer leur mécontentement. Ils envisagent même de faire une grève si leurs revendications ne sont pas entendues.

Des licenciements détournés selon les croupiers

Le gouvernement autorise les établissements de jeux d’argent de Montréal à reprendre pleinement leur exploitation. Cependant, les casinotiers ne rappellent toujours pas la totalité des employés. Ces membres du personnel ont temporairement perdu leur travail à cause de la pandémie de Covid19. Ils espéraient retrouver leur poste à la fin des restrictions causées par la crise sanitaire. Toutefois, le manque de réactivité de Loto-Québec finit par les agacer.

Ainsi, les croupiers qui appartiennent au Syndicat Canadien de la Fonction Publique (SCFP) se sont réunis le lundi 14 mars. Ils ont décidé d’user de moyens de pression pour faire valoir leurs droits. 97,4 % des votants se sont prononcés en faveur de ce mandat de pression.

Leur impatience est aussi due à une clause stipulée dans leur convention collective. Cet article prévoit une date butoir qui est le 21 juillet 2020. Si les salariés ne reprennent pas leurs postes avant ce délai, ils resteront au chômage.

Les membres du Syndicat soupçonnent de la mauvaise foi de la part de la société d’État Loto-Québec. Ils craignent que l’opérateur effectue un licenciement caché en ne réintégrant pas les croupiers avant la date fatidique.

Cette convention a expiré le 31 mars 2020. Le Syndicat est en négociation pour son renouvellement. Toutefois, la priorité reste la reprise de travail pour les employés mis à pied à cause de la crise sanitaire.

Jean-Pierre Proulx, conseiller syndical du SCFP rappelle l’importance du Casino de Montréal. Il affirme que cet établissement de jeux de hasard rapporte de gros bénéfices à l’État. Cependant, une inactivité trop prolongée risque de faire fuir les joueurs. Il estime que réinsérer les croupiers permettrait de relancer le marché pour le bien de l’État tout entier.

Par ailleurs, la société publique n’a toujours rien dit concernant les bonifications de l’année financière en cours. Cette prime est normalement attribuée à ses cadres. Le ministre des Finances ne souhaite pas intervenir à ce sujet. Il laisse le pouvoir de décision au conseil d’administration de Loto-Québec.

Un processus en cours selon Loto-Québec

La direction de Loto-Québec explique sa décision. La société d’État entend effectuer un retour progressif à la normale. L’opérateur rappelle les efforts déjà produits ailleurs.

Ainsi, tous les croupiers des casinos de Mont-Tremblant et de Charlevoix ont repris le chemin du travail. À Lac-Leamy, Loto-Québec procède à des recrutements. Par conséquent, la situation des salariés en suspens ne peut être que temporaire.

Aujourd’hui, le Casino de Montréal a pu réintégrer 55% des employés. Or, seule la moitié des tables de jeux de hasard accueillent des clients. Loto-Québec prévoit d’exploiter 70% de ses tables. Ainsi, encore plus de salariés retrouveront leurs postes.

Loto-Québec affirme vouloir réembaucher le maximum de croupiers possible. Toutefois, la société d’État estime qu’elle ne pourra pas reprendre son rythme d’avant Covid. Elle pense ne pas pouvoir ouvrir 24 h sur 24 par exemple. De plus, il se peut que le casino n’utilise plus la totalité des tables de jeux d’argent.