Le Bureau national anti-corruption en Ukraine a dévoilé un cas de corruption au sein de la Commission ukrainienne de régulation des jeux d’argent et des loteries (KRAIL). L’ancien président par intérim de cet organisme est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin. En contrepartie, il a délivré des licences de jeu. Face à ce scandale, les opérateurs contestent la loi sur les jeux d’argent adopté l’année dernière.

Arrestation de l’ancien président du régulateur ukrainien

Le NABU a mené de multiples investigations sur des suspicions de corruption au sein de la Commission chargée de la régulation des jeux. Les enquêtes ont été réalisées au cours de l’été 2020 et ont révélé qu’un fonctionnaire du KRAIL  a reçu des pots-de-vin. Il exigeait une forte somme de 90 000  dollars afin d’accorder des licences de jeux d’argent. Selon le Bureau national anti-corruption, à l’époque l’incriminé se chargeait de la présidence par intérim de l’autorité de régulation. Se basant sur ces informations, les médias locaux ont présumé que l’accusé devait probablement être Evgeny Getman. Ce dernier avait assuré la présidence du KRAIL durant l’été 2020. De son côté, le régulateur a fait valoir le principe de la présomption d’innocence et a mis en garde contre une conclusion prématurée.

Le NABU indique qu’il a découvert « l’existence d’un système d’obtention d’avantages illégaux d’un montant particulièrement élevé pour la délivrance de permis et de licences pour le droit de se livrer à des jeux d’argent ».

D’autre part, le NABU déclare qu’il possède des preuves documentées sur un membre du KRAIL qui reçoit des pots-de-vin afin d’accorder une accréditation pour des établissements de jeux des villes de Chernihiv et Zaporizhzhia.

Le marché ukrainien discrédité

L’Ukraine a réglementé l’industrie des jeux d’argent l’année dernière. Le pays a créé dans la foulée la Commission chargé de l’octroi des agréments. Il séduit les opérateurs et 3 leaders du marché ont reçu une licence de jeux d’argent en ligne : Cosmolot, Parimatch et Vbet. Pourtant, le scandale sur un membre du KRAIL risque de discréditer le régulateur, mais aussi le marché ukrainien.

Les opérateurs historiques n’ont pas manqué de fustigé les démarches du KRAIL. Ils estiment qu’un contrôle sur la raison du refus ou de l’accord de licences aurait du être mis en place. De plus, le régulateur doit mener une vaste campagne pour assainir le marché et son autorité pourrait être remise en cause avec ce cas de corruption. En juillet, le KRAIL a identifié plus d’un millier de sites de jeux d’argent et 100 établissements terrestres illégaux. En effet, les opérateurs ne détenaient pas de licences. Ainsi, la Commission de régulation a bloqué 594 plateformes de jeux d’argent illégales.

Ce n’est pas la première fois que de haut responsable d’une autorité de régulation de jeux soit happé par une affaire de corruption. A Malte, d’anciens dirigeants sont aussi accusés de trafic d’influence. Un ancien directeur aurait avantagé un opérateur en lui dévoilant des informations sur ses concurrents. Résultat, Malte figure dans la liste grise du FATF, le gendarme mondial de la criminalité financière.