La startup nation a encore frappé. 5 individus ont réussi à arnaquer 21 millions de dollars à des investisseurs pour une application d’iGaming. « Social Voucher » était censée combiner la plateforme mobile de jeux et le site e-commerce. Malheureusement, il n’a jamais été question de la développer. Pour l’argent, les 5 complices l’ont empoché.

Des promesses jamais respectées

Entre fin 2016 et décembre 2018, les 5 complices ont pitché leur projet d’application à des investisseurs sous couvert d’une société appelée Stocket. L’argent ainsi investi devait aller à la fameuse « Social Voucher », qui devait être lucrative très rapidement. À les croire, sa valeur devait atteindre facilement le milliard.

Malheureusement, les titres financiers proposés à ces victimes n’étaient enregistrés auprès d’aucune autorité, les rendant ainsi sans valeur et garantie. Selon les enquêteurs, près de 300 personnes sont tombées dans les filets des arnaqueurs.

Parallèlement, les membres de la société ont déjà commencé à se tailler leur part du gâteau. Ils prélevaient, par exemple, des commissions colossales allant jusqu’à 50 % sur les fonds supposément investis.

Tous coupables

Les 5 personnes déjà impliquées ont plaidé coupables. Ils sont accusés  de fraude financière, fraude par mail, de blanchiment d’argent. En plus, la plupart des 5 compères ont déjà fait face à la justice pour des affaires de ce type. Un sixième individu, Gerald Parker, CEO de la société, attend encore son procès.

Si cette arnaque à 21 millions de dollars a pu être démantelée, c’est grâce à une opération sous couverture du FBI. Un de leur agent s’est fait passer pour un investisseur, avec 50 000 $ de fonds. C’est ainsi qu’il a pu obtenir des enregistrements de l’un des complices, Paul Geraci, faire le pitch de l’application. D’après lui, l’argent servirait à « la programmation et au logiciel et à des trucs comme ça ». Dans le processus, Geraci a empoché la moitié des fonds.

Après l’enquête qui a suivi, les investisseurs floutés ont porté plainte.

Des capitaux partis dans les jeux

Si Social Voucher a pu convaincre près de 300 personnes aux États-Unis, c’est que le concept en soi n’était pas si mal. En effet, l’application était supposée proposer des jeux d’adresse à ses utilisateurs, avec des gains en argent à la clé. Les sommes ainsi rapportées pouvaient ensuite être dépensées sur la section e-commerce de l’application.

Si l’idée semble prometteuse, les complices ont utilisé l’argent à d’autres fins que celle de la concrétiser. Le CEO de Social Voucher, notamment, présenterait des problèmes de jeux. Il aurait dépensé sa part au casino. Certains leaders de la société auraient également acheté des maisons avec leur argent mal acquis. Les procureurs en charge de l’affaire ont déjà amorcé les démarches pour les saisir.

Pour le reste du pactole, il a servi à perpétuer l’arnaque. En effet, il aurait permis de mettre sur place des « boiler room ». Ce type de fraude consiste à contacter des investisseurs, souvent par téléphone, pour sauter sur une opération financière exceptionnelle. Les fraudeurs leur mettent ensuite la pression pour qu’ils versent toujours plus d’argent. Bien évidemment, ils n’en revoient jamais la couleur.

Quoi qu’il en soit, la société des accusés, Stocket, a d’ores et déjà été rachetée en 2021. Certains des investisseurs floués y ont acquis des titres. Comme quoi, une bonne affaire reste une bonne affaire.