La mort de l’ancien Premier Ministre japonais Shinzo Abe a eu des conséquences inattendues sur le marché des casinos. Une école spécialisée dans la formation de croupiers se voit contrainte de déposer le bilan.

Une école pourtant prometteuse

En juillet 2018, le parti au pouvoir au Japon a accepté l’introduction des jeux d’argent sur son territoire. Suite à cette déclaration, la Japan Casino Academy est sortie de terre. Il a été géré par CEC.

L’école a connu une notoriété certaine. Des centaines d’étudiants, même ceux qui n’ont jamais mis un pied dans un casino, ont saisi cette opportunité. Ils ont appris à mélanger, tailler et couper les cartes. Les futurs croupiers professionnels se sont exercés au baccarat, au mini-baccarat, au poker, au blackjack et à la roulette.

Les apprentis s’exercent à maîtriser les gestes et les codes des différents jeux de table. Ils s’entraînent en situation réel et les professeurs simulent les conditions d’une vraie partie. L’académie a pour objectif de former l’élite japonaise des croupiers.

L’institution s’est implantée dans plusieurs villes : Tokyo, Nagoya, Osaka, Sapporo et Fukuoka. Elle proposait également des cours virtuels. En 2020, elle a enregistré un chiffre d’affaires annuel de 120 millions de yens, qui correspond à environ 880 000$.

Des projets de casinos intégrés

A part la loi sur les jeux de hasard, le Japon prévoyait de grands projets de casinos intégrés (RI). Ces établissements devaient donc par la suite recruter les sortants de la Japan Casino Academy. Les complexes présenteraient également des salles de conférence, restaurants, galerie commerciale.

Des projets menés par Shinzo Abe voulant développer d’autres sources de revenus fiscaux et créer des emplois touristiques d’envergure.

Le Japon devait octroyer 3 licences d’exploitation. Les principaux acteurs de l’industrie ont tour à tour soumissionné, pour finalement se désister. En effet, les observateurs ont noté la passion des Japonais pour les jeux de hasard. Une telle industrie devait générer un maximum de bénéfices pour les opérateurs.

Toutefois, la pandémie et la lenteur des procédures en termes de règlementation ont découragé plus d’un. L’assassinat du Premier Ministre Shinzo Abe a achevé de mettre les complexes intégrés en péril.

Absence de débouchés

Au final, seules 2 préfectures ont accepté d’accueillir les complexes touristiques. Osaka s’est associé avec MGM Resorts et Nagasaki présente Casinos Austria comme partenaire. Cependant, les deux géants de l’industrie des jeux n’envisagent pas une ouverture avant 2028 et 2029. Ainsi, les sortants de l’académie n’ont, pour l’instant, aucun débouché professionnel sur le sol japonais.

Par ailleurs, les élèves ont constaté une détérioration du niveau d’instruction. Le nombre d’inscriptions a connu une baisse importante. Il faut dire qu’étudier dans la Japan Casino Academy revient assez cher. Pour profiter de la formation de base et celle spécifique à tous les jeux, il faut débourser 1,5 million de yens ou 11 000$. Ceux qui ont entamé leur scolarité doivent chercher une issue de secours pour rentabiliser cet investissement.