Freesoul Real Estate Development PTE Limited est un promoteur chinois qui devait bâtir un complexe hôtelier d’envergure. Cette station touristique aurait dû accueillir le premier casino des îles Fidji. Cependant, l’entreprise a agi sans penser aux impacts du projet sur l’environnement.

Le promoteur a causé des dommages irréversibles lors de la construction du futur établissement de jeux d’argent. La justice est intervenu.

Des dégâts d’envergure sur le chantier

En avril 2021 déjà, les juges reconnaissent Freesoul coupable de développement non autorisé. Selon les autorités, la société a agi avant même d’obtenir les permis pour commencer un chantier. En outre, elle ne disposait pas de l’aval du Ministère de l’Environnement.

Aujourd’hui, les observateurs constatent la destruction d’une partie importante de la nature, causée par Freesoul. En effet, cette entreprise a creusé un canal de 60 pieds de large (environ 18mètres) et de 320 pieds de long (un peu moins de 98mètres). Cette tranchée a servi à l’acheminement des fournitures par barges.

Pourtant, les ouvriers ont arraché le récif pour arriver à leurs fins. De plus, ils ont déversé leurs déchets dans l’océan et perturbé la pêche, activité traditionnelle des locaux. Enfin, ils ont rasé des bosquets de mangrove.

Le juge de la Haute Cour, Daniel Goundar, réprime fermement cette attitude. Pour lui, ces agissements traduisent un grave manque de respect pour l’environnement. Cependant, ce cas constitue la première condamnation fidjienne en matière de crime environnemental. Par conséquent, le juge ne dispose d’aucun point de comparaison pour fixer la peine.

Toutefois, cela ne l’a pas empêché d’imposer une caution de 1,4 million de dollars à Freesoul. Bien évidemment, l’arrêt des travaux, et donc le retard du chantier, accompagne cette caution environnementale.

Le Ministère remboursera cette somme lorsque Freesoul aura réhabilité les zones détruites à la satisfaction du Ministère de l’Environnement. Cette précision est nécessaire parce qu’il est impossible de rétablir l’environnement endommagé à son état originel. Les récifs mettent des centaines, voire des milliers d’années pour arriver au même stade développement. Il appartient donc au Ministère de décider si Freesoul a fait tout son possible pour tenter de réparer les dégâts.

Un long historique d’infractions

Ce chantier a causé bien d’autres préjudices depuis sa construction. La société Freesoul Real Estate Development portait sur son dos le poids de 2 ordonnances judiciaires d’arrêt de travail avant cette condamnation.

Les relations de l’entreprise avec les locaux étaient aigres depuis le début. Dickson Peng, le président de Freesoul a insulté les propriétaires des terrains voisins. En 2018, 2 surfeurs australiens, voisins de la zone de construction lui ont proposé d’acheter leur terre. Freesoul devait passer par leur parcelle pour parvenir à sa propriété. Mais quand les Australiens ont présenté leur offre de vente, Peng les a chassés sans ménagement.

Par ailleurs, en 2019 cette fois, 2 journalistes ont été arrêtés pour avoir fait leur travail. Les 2 agents de presse ont tenté d’obtenir un entretien avec Dickson Peng dans son bureau. Les journalistes ont passé une nuit au poste de police suite à cet essai. À l’époque, le Premier ministre leur a présenté des excuses personnelles.