L’autorité de régulation de Danemark accuse l’opérateur Reel Denmark Limited de violer les règles de lutte contre le blanchiment d’argent. L’entreprise gère PokerStars au pays. Le Spillemyndigheden note que Reel manque à ses obligations de vérification vis-à-vis des joueurs. Cependant, le régulateur ne lui inflige pas de sanction.

Les enquêtes révèlent un manque de diligence

La loi danoise sur le blanchiment d’argent (AML) impose aux opérateurs de vérifier la provenance des fonds des joueurs. En effet, les sociétés de jeux doivent obéir à une obligation de connaître son client, d’enquêter et de signaler. Cette mesure sert à prévenir l’usage des établissements de jeux d’argent comme moyen de blanchir de l’argent venant d’agissements criminels. Ensuite, au cas où des soupçons pèsent sur le joueur, le casinotier doit alerter les autorités compétentes.

En 2021, la Danish Gambling Authority (DGA) ou Spillemyndigheden effectue un contrôle aléatoire et repère un versement suspect. La commission remarque des dépôts de 2,4 millions de couronnes danoises en 2019 et en 2020. Elle demande alors des renseignements à Reel Denmark Limited. Ce dernier fournit des informations concernant le salaire et le travail de la personne suspectée. Le superviseur de la marque PokerStars au Danemark estime que le joueur gagne suffisamment pour se permettre des dépôts aussi conséquents. Cependant, la DGA relève des incohérences. En effet, le salaire de l’homme déduit de ses impôts ne couvre pas le total de ces versements. La Spillemyndigheden en conclut que Reel n’a pas mené les investigations comme il le fallait. En outre, il s’avère que Reel Denmark Limited collecte ces informations uniquement suite à la demande du régulateur. Cette autorité lui reproche alors de ne pas s’être correctement acquitté de ses responsabilités. Reel aurait dû effectuer des recherches plus profondes. Ensuite, une déclaration au Secrétariat danois au blanchiment d’argent aurait été nécessaire.

Pas de sanctions contre Reel Denmark Limited

Reel dépose un signalement le 18 janvier 2022, néanmoins, trop de temps a passé entre les actions et la dénonciation. Par conséquent, la DGA choisit de ne pas prononcer de condamnation à l’égard de la société de jeux d’argent. Pour démontrer sa bonne foi, Reel s’engage à mettre en place de nouvelles procédures commerciales. Elles facilitent l’application des obligations pour que cette situation ne se reproduise pas dans l’avenir. Cependant, des défaillances répétées conduiraient à des sanctions sévères, qui pourraient inclure la police.

La Spillemyndigheden combat le blanchiment d’argent sur tous les fronts. Plus tôt cette année, la DGA a interpellé Mr Green pour le même manquement. Cette fois, c’est un dépôt de 325 000 couronnes danoises effectué par un jeune qui attire l’attention du régulateur.

Par ailleurs, Cashpoint a également dû mettre à jour sa procédure commerciale. Le régulateur estime que ses textes ne sont pas clairs. Il pense que la réglementation de Cashpoint n’explique pas suffisamment la manière de mener les évaluations de risque. Ainsi, l’opérateur doit émettre des mesures permettant d’identifier un blanchiment d’argent. La législation démontre comment reconnaître les comportements à signaler. En outre, il précise qui a le droit de procéder à des contrôles dans cette optique. Enfin, la société Cashpoint a l’obligation d’établir une stratégie claire à adopter en cas de suspicion de blanchiment d’argent.