La question des loot boxes a fait couler beaucoup d’encre, même au-delà de la sphère du jeu vidéo. Aux Pays-Bas, la justice a tranché sur le cas d’un jeu en particulier. En bref, les loot boxes sur FIFA ne relèvent pas du jeu d’argent.

Pour rappel, Electronic Arts (EA) se trouvait dans le collimateur de l’autorité néerlandaise des jeux (KSA) depuis 2018. Elle l’accusait notamment de proposer des jeux de hasard sans licence à travers les loot boxes. Après maintes péripéties et une amende de 10 millions d’euros, EA est blanchi.

Il faut tout de même noter que les Pays-Bas n’ont pas été les seuls à se préoccuper des loot boxes. La Belgique avait également prononcé des réserves similaires, puis avait banni cette fonctionnalité en 2018. L’Allemagne lui a emboité le pas en 2021. Par ailleurs, les critiques touchent aussi de nombreuses autres franchises.

Loot box : problématique ou non ?

Dans un jeu vidéo, les loot boxes consistent en des boites virtuelles au contenu aléatoire. Celui-ci permet un avancement plus ou moins important. Généralement, l’idée est d’ajouter un élément de surprise dans l’aventure. Parfois, il s’agit de skin pour personnaliser son avatar, d’armes, ou de n’importe quel autre avantage.

On estime que le joueur n’aurait pu l’obtenir qu’après de longues heures de jeu. Les loot boxes peuvent être gratuits ou payants.

En ce qui concerne FIFA, les joueurs peuvent acquérir des loot boxes en mode Ultimate Team (FUT), moyennant frais. Évidemment, le but est de booster les chances de gagner. Ainsi, on peut tomber sur l’arrivée d’un joueur aux statistiques exceptionnelles, ou même de toute une équipe.

Entre les gamers, l’équité du système fait jaser. Payer pour avancer manquerait de légitimité, parce que cela favorise ceux dotés d’un gros portefeuille. Et l’histoire se corse quand il s’agit de tournois.

En dehors du milieu, les observateurs s’inquiètent du mécanisme en lui-même. Il ressemblerait à ce qui se fait dans les jeux d’argent. Par la même, il induit des risques identiques, plus particulièrement l’addiction. C’est d’autant plus alarmant quand on sait que les jeux vidéo séduisent surtout les adolescents. C’est dans ce contexte qu’a éclos l’affaire aux Pays-Bas.

Retour sur l’affaire aux Pays-Bas

Le KSA, le régulateur des jeux néerlandais, commence à s’intéresser aux loot boxes en 2017. En 2018, le cas de FIFA est mis sur le tapis via une enquête. En 2019, les résultats arrivent. Ils démontrent que les lootes box relèvent effectivement du jeu d’argent et de hasard.

L’année suivante, le tribunal de La Haie condamne EA à payer 500 000€ chaque semaine, jusqu’à ce qu’il retire la fonctionnalité des jeux FIFA commercialisés aux Pays-Bas. L’amende est censée atteindre 10 millions d’euros.

Cependant, Electronic Arts n’en fait rien. Il choisit de faire appel. Finalement, en mars 2022, la division administrative du Conseil d’État tranche en faveur du développeur.

Pour motiver cette décision, la juridiction explique que les loot boxes ne sont pas des « jeux isolés », mais font partie d’un vaste « jeu d’adresse » (game of skill).