Décidément, la Norvège reste à l’heure actuelle le dernier bastion européen du système de monopole dans l’industrie des jeux de hasard. En conséquence, les appels à la libération du marché local se font de plus en plus pressants ces derniers temps.

C’est dans ce cadre que l’Association européenne des jeux et paris (EGBA) s’est prononcé ouvertement, en faveur d’un système de licences.

Vers le blocage des sites Web DNS

Alors que la Norvège envisage sérieusement de bloquer les sites non autorisés, l’EGBA souligne l’urgence d’une restructuration. En effet, l’association exhorte le gouvernement norvégien à renoncer à la tradition du monopole de ce marché.

A ce jour, deux opérateurs publics, Norsk Rikstoto et Norsk Tipping, dominent exclusivement le secteur dans le pays.

Et pour rappel, c’est au mois d’avril que le pouvoir en place a exprimé son intention d’adopter la fameuse mesure restrictive. Affirmant que dès janvier 2024, il prévoit de prohiber les plateformes de casino en ligne qui ne disposent pas d’une licence locale.

Dans cette optique, différentes propositions  ont déjà été présentées au parlement. Mais aucune n’avait obtenu l’approbation des législateurs.

Malgré cela, il paraît que l’exécutif norvégien est loin d’abandonner ce système monopolistique assez contesté. Des dispositions plus contraignantes pourraient donc intervenir, dès l’année prochaine.

Demande grandissante d’un système de licence

Face à cette situation, l’EGBA met en avant le souhait des joueurs norvégiens d’explorer des alternatives au monopole actuel.

Selon Maarten Haijer, secrétaire général de l’Association, l’introduction d’un système de licences répondrait non seulement à cette demande légitime. Cela permettra également de renforcer la sécurité des parieurs et d’augmenter les recettes fiscales.

De plus, ce nouveau modèle, insiste-t-il, contribuera à harmoniser le pays avec les réglementations européennes, visiblement plus souples.

Aussi, cette approche offrirait un plus grand choix aux joueurs, tout en réglementant davantage les opérateurs sur le territoire. Elle est bien conforme à celle adoptée par d’autres pays européens, ajoute-t-il. Sans oublier de souligner la nécessité d’évaluer l’efficacité du système actuel, à l’ère numérique moderne.

Pour étayer son argument, Haijer a mentionné l’exemple réussi de la Suède et de la Finlande, qui ont déjà entrepris cette transition.

Départ massif des opérateurs : un signe alarmant

Face à cette conjoncture inquiétante, le régulateur norvégien, Lottstift (NGA), a émis un avertissement clair. Révélant l’exode imminent de grands opérateurs comme Unibet, ComeOn, bet365 ou encore Betsson.

Cette intention de se retirer du marché local découle, en effet, des récentes inspections menées par l’organisme à leur encontre. Redoutant le blocage de leurs sites, ces géants du jeu ont souligné la pression grandissante qui pèse sur eux.

Interrogé sur le sujet, Unibet Kindred Group indique pourtant que les parieurs norvégiens peuvent jouer légalement avec des opérateurs étrangers. « Cela ne viole aucune loi dans le pays, comme l’a affirmé NGA dans ses déclarations publiques », rappelle l’entreprise.

Manifestement, ces affirmations contradictoires dévoilent un flou juridique. D’où la nécessité d’un éclaircissement réglementaire et d’une décision claire pour orienter l’industrie.

Le pays se retrouve donc à la croisée des chemins. Devant choisir entre la tradition du monopole et une approche plus flexible. Ainsi se pose la question cruciale : la Norvège emboîtera-t-elle le pas à ses voisins européens ? Seul l’avenir nous le révélera.