La Française des Jeux était initialement une société d’Etat qui détient le monopole des jeux de loterie et des paris sportifs. Cependant, elle a été privatisée en 2019. Le maintien de l’exclusivité sur ces jeux d’argent a fait l’objet de plaintes. La Commission européenne a donc ouvert une enquête pour déterminer s’il y a infraction par rapport à la législation européenne.

Les droits exclusifs de la FDJ remis en question

La Française des Jeux (FDJ) a été créée en 1976. L’Etat français détenait alors une part majoritaire de son capital. La société a été chargée d’exploiter la loterie et les paris sportifs. Elle avait donc le monopole du marché de l’Hexagone et des ses départements d’Outre-Mer.

Toutefois, en 2010, la loi sur l’ouverture du marché des jeux de hasard et de jeux d’argent en ligne entraîne un nouveau contexte. L’entreprise fait l’objet d’une privatisation. L’Etat français décide de céder plus de la moitié de ses parts. D’autre part, la FDJ est introduite en bourse pour 1,89 milliard d’euros. Pour conserver ses droits exclusifs sur les jeux de loterie et les paris, l’opérateur verse 380 millions d’euros à l’Etat. Cette transaction a suscité des plaintes et la Commission européenne a décidé de lancer une enquête.

D’autre part, selon la législation européenne, les Etats membres ne peuvent attribuer un avantage à des entreprises ou à des secteurs spécifiques qui pourraient affecter le commerce tel que les taux d’imposition notamment pour les monopoles publics.

La Commission européenne a déclaré qu’elle vérifiera la conformité de la rémunération aux conditions du marché et n’exclut pas à ce stade que la mesure puisse procurer un avantage économique indu à la Française des Jeux. Néanmoins, la Commission n’a aucun préjugé quant à l’issue de l’enquête. Ainsi, toutes les parties prenantes sur cette affaire peuvent présenter leurs observations.

Pour sa part, la FDJ estime qu’elle n’a commis aucun acte répréhensible par rapport au droit français et européen. Dans un communiqué, elle annonce : « l’Etat a sécurisé pour une durée de 25 ans les droits exclusifs que le Groupe détenait auparavant pour une durée illimitée. La contrepartie de cette sécurisation a été le paiement par FDJ à l’Etat d’un montant de 380 millions d’euros, après avis conforme de la Commission des participations et des transferts ».

1,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires au premier semestre

La FDJ a récemment partagé ses résultats au cours du premier semestre 2021. Les statistiques annoncent une croissance de 27,5% du chiffre d’affaires par rapport au premier semestre 2020. En effet, l’entreprise enregistre un chiffre d’affaires de 1,08 milliard d’euros contre 849 million d’euros à la même période l’année dernière.

Cette performance s’explique par la réouverture des points de vente et des bars à partir de mai. En juin, les matchs de l’UEFA ont affolé les compteurs. Les mises engagées ont grimpé en flèche avec plus de 9,2 milliards d’euros durant les six premiers mois de cette année. Les jeux d’argent en ligne ont aussi progressé de l’ordre de 70% par rapport à 2020. Cette croissance s’explique par les conditions imposées par la pandémie, mais également par les efforts de dématérialisation.

La FDJ propose une large gamme de jeux d’argent, dont des jeux de loterie, des cartes à gratter, du keno, du bingo et le fameux Euro Millions.