Les autorités belges veulent renforcer les mesures de contrôle auprès des détaillants et des agences de paris. Un nouvel arrêté a été publié en ce sens. Il prendra effet à partir du 1er octobre 2022, soit quelques semaines avant le coup d’envoi de la coupe du monde 2022 au Qatar. Le choix de la date n’est donc pas un hasard. Il est de notoriété publique que les grands événements sportifs boostent les paris de façon exponentielle.

Dans les faits, les joueurs devront montrer patte blanche. De leur côté, les agences de paris, dont les kiosques et les libraires, devront se plier à de nouvelles obligations.

Vérification de l’identité

Compte tenu du nouvel arrêté royal, les agences de paris seront tenues de vérifier l’âge des joueurs. Ce n’était pas le cas auparavant, contrairement à ce qui se fait déjà dans les casinos et établissements de jeu. En Belgique, le seuil légal pour parier est de 18 ans. Selon les données, la part des 18-20 ans amateurs de ce genre de divertissement a augmenté. Ils représentent actuellement 8,7 % des joueurs en ligne.

Ces agences devront également s’assurer que le joueur en question ne fait pas partie de la liste des interdits de jeu. Ceci dans le but de les protéger. À ce jour, cela concerne quelque 100 000 personnes (2020), que ce soit volontaire ou non. À cet effet, la commission des jeux de hasard, la CHJ, a annoncé la tenue de contrôles réguliers.

Les « contours » redéfinis

Ces nouvelles mesures concernent exclusivement les agences de paris comme les marchands de journaux et les kiosques. Plus précisément, il s’agit de titulaires de la licence F2.

De fait, pour être éligibles à la licence, ces détaillants doivent remplir plusieurs critères. Le premier, c’est que la vente des journaux doit rapporter au moins 25 000 € de chiffre d’affaires annuel. Deuxièmement, le point de vente doit proposer au public un minimum de 200 titres différents de quotidiens, d’hebdomadaires et de mensuels. D’ailleurs, leur date de publication doit être visible et d’actualité.

Ainsi, les paris ne doivent constituer qu’une activité complémentaire. Selon la nouvelle loi, le chiffre d’affaires généré par les paris ne doit pas dépasser 20 % du chiffre d’affaires issu de la vente de journaux. L’agence doit avoir un contrat avec un opérateur, sans toutefois lui être exclusif.

Concernant les paris eux-mêmes, un détaillant ne peut proposer qu’un maximum de 4 bornes électroniques, disponibles seulement entre 6 h et 20 h. Le total des mises reçues ne doit pas excéder les 250 000 € annuels.

Très récemment encore, le groupe public bpost a vendu ses magasins de journaux Press Shop et Relay au magnat des jeux d’argent Golden Palace. La nouvelle a été largement critiquée. « D’un point de vue éthique, c’est une décision qui a un goût amer », a déclaré la ministre des Entreprises publiques.