L’Ontario est en passe de devenir la première province à légaliser l’iGaming au Canada. Effectivement, le Premier ministre Doug Ford projette de donner très prochainement le feu vert à l’industrie des jeux d’argent en ligne. Mais la société Great Canadian Gaming Corporation le met en garde contre une baisse des revenus de jeux annuels, soit une perte de plusieurs centaines de millions de dollars.

La GCG contre la légalisation de l’iGaming

La tension monte entre la GCG et le gouvernement de Doug Ford. Cette entreprise se montre réticente envers le projet de légalisation des jeux d’argent en ligne. Actuellement, elle domine le marché des casinos en Ontario.

D’après cet opérateur, la réglementation des jeux de hasard en ligne pourrait nuire aux établissements de jeux physiques. D’ailleurs, cet avertissement est bel et bien souligné dans le nouveau rapport d’enquête dirigé par la Great Canadian Gaming. Les conclusions de l’étude ne penchent pas en faveur du projet.

Malgré une nouvelle source de revenus non négligeable, cette légalisation désavantage la province. Effectivement, le taux imposé aux plateformes de jeu sur le net est largement inférieur à celui déduit sur les recettes nettes des casinos.

Actuellement, les casinos terrestres en Ontario payent plus de la moitié de leurs bénéfices nets des jeux à la province, soit 55 %. Le gouvernement n’a pas encore confirmé officiellement le quota qu’il prélève sur les sites de jeux réglementés. Mais d’après le rapport, le taux d’imposition serait de 20 %. Les opérateurs terrestres y voient une forme de favoritisme.

Ainsi, le rapport de la GCG prévoit des pertes de 500 millions de dollars de revenus annuels pour la province, pour un montant total de 2,8 milliards de dollars durant les 5 années à venir.

Réaction des opérateurs de jeux d’argent en ligne

Pour les sociétés de jeux en ligne, l’étude de la GCG véhicule de fausses informations. Elles contestent notamment une idée maîtresse : les joueurs iront moins dans les casinos terrestres et plus sur les plateformes de jeux d’argent.

Pour Jeffrey Haas, vice-président principal de DraftKings Inc., les habitudes de divertissement seront les mêmes, malgré l’ouverture du marché réglementé en Ontario. Les amateurs de jeux de casino et de paris sportifs en ligne ne changeront pas leurs habitudes. Cependant, au lieu de se rendre sur des plateformes offshore, ils iront sur des sites onshore. Il en est de même pour ceux qui vont dans les casinos terrestres. Pour rappel, DraftKings Inc est une entreprise américaine spécialisée dans les paris sportifs en ligne.

La Canadian Gaming Association, qui représente les fournisseurs et les opérateurs locaux, se montre favorable à la réglementation des jeux en ligne. Selon Burns, son président, l’ouverture de ce secteur permet de renflouer les caisses de l’Ontario. Pour d’autres acteurs canadiens de l’industrie du jeu, ce rapport n’est plus d’aucune utilité. De nombreuses entreprises de jeux en ligne sont déjà fortement implantées dans cette province.

Pour sa part, le PDG de Great Canadian Gaming, Tony Rodio, affirme que le gouvernement ne doit pas précipiter les étapes.