Le milliardaire australien, James Packer, se sépare de son superyacht de croisière. Pendant que l’homme d’affaires cherche un acquéreur pour son bien précieux, Crown Resorts affronte des difficultés majeures susceptibles de bouleverser les activités du groupe.

La vente du méga yacht : la partie émergée de l’iceberg

James Packer met son navire de luxe en vente auprès de Burgess Yachts, la référence mondiale dans le domaine du superyachting. En 2019, Packer a déboursé 200 millions de dollars pour cette merveille. À présent, il en demande 83 millions supplémentaires. Le courtier international qualifie l’engin de «l’ultime yacht familial de croisière mondiale » et compte sur son indémodable sculpture extérieure pour le proposer au plus offrant. Fabriqué par le célèbre Benetti, ce bijou représente le plus grand bateau jamais construit par une société italienne avec ses 354 pieds et son pont extérieur de 3 000 pieds. Il comporte une piscine chauffée, des salles de cinéma et de sport, un salon de coiffure et une boîte de nuit. Les 11 cabines peuvent recevoir 22 convives. La capacité du réservoir atteint les 345 000 litres, permettant de couvrir 6 500 miles nautiques à 14 nœuds sans se réapprovisionner.

Cette décision intrigue les médias d’autant plus que James Packer a baptisé le yacht selon les initiales de ses 3 enfants, Emmanuelle, Jackson et Indigo : « EJI ». Le magnat de l’industrie du jeu déclare qu’ils auraient besoin d’un bateau plus petit. Pourtant, il possède son yacht depuis 2 ans seulement. Il a probablement besoin de libérer des liquidités malgré sa fortune estimée à 3 milliards de dollars d’après The Age, le fameux quotidien local. Effectivement, Packer est privé de sa plus importante ressource financière depuis 18 mois : ses actions de 37% au Crown Resorts. Une condition dans un nouveau contrat de prêt pour la société justifie cette situation, et le groupe ne lui versera pas d’argent le reste de l’année. Ainsi, la vente du yacht marque les temps difficiles traversés par James Packer et Crown Resorts.

Crown Resorts bat de l’aile

James Packer s’est retiré du conseil d’administration de la firme australienne, Crown Resorts, il y a 2 ans. Il invoquait des bouleversements psychiques causés par sa rupture avec la diva mondiale « Mariah Carey ». Depuis ce moment, son entreprise est loin d’avoir traversé un long fleuve tranquille. À l’issue d’une investigation menée par les régulateurs en Nouvelle-Galles du Sud, la licence de jeu de Crown pour son nouveau casino de luxe de 1,6 milliard $ à Sydney est retirée. L’enquête révèle que Crown a transgressé plusieurs règles notamment, le blanchiment d’argent, l’exposition de son personnel au risque de détention dans une juridiction étrangère et le partenariat avec des personnalités qui opèrent avec les Triades et des groupes du crime organisé.

En outre, des cas similaires pèsent sur le dos de Crown Resorts dans l’État de Victoria. La firme écope d’une accusation d’évasion fiscale en supplément. L’enjeu est alors de taille pour préserver la licence du casino vedette de l’établissement à Melbourne. Par ailleurs, l’AUSTRAC, l’unité australienne de lutte contre les crimes financiers, s’intéresse de près aux fraudes perpétuées par la compagnie. Ainsi, Crown Resorts risque une lourde pénalité financière. Son auditeur externe KPMG s’inquiète de la capacité de cet opérateur à poursuivre ses activités à l’avenir. En parallèle, James Packer a récemment souhaité céder ses actions au sein de Crown Resorts. Les investisseurs auraient sûrement des réserves quant à une transaction pareille compte tenu des évènements actuels.