Apple a fait l’objet d’une plainte en 2020. La requête collective, déposée en Californie, est axée sur les loot boxes présentes dans les applications et les jeux de l’App Store. La multinationale américaine est accusée de « pratiques prédatrices », mais aussi de promouvoir les paris.

Un recours collectif à l’encontre du géant américain Apple

En 2020, Apple a dû faire face à un recours collectif, déposé devant le tribunal de Californie. La firme américaine est accusée de pratiques nuisibles favorisant la présence de loot boxes dans les jeux de l’App Store. Ce système de jeu consiste à encourager l’achat d’un maximum de packs ou lots de récompenses aléatoires et virtuelles aux joueurs. Il a déjà fait l’objet de plusieurs débats en 2017 pour sa forte similarité avec les jeux d’argent.

Les achats de loot boxes, aussi appelés caisses à butin, constituent aujourd’hui une part importante des bénéfices d’Apple. Selon cette plainte, « des centaines de jeux App Store reposent sur une forme de loot box. Le but est d’engendrer des milliards de dollars de profits, dont une grande part provenant des jeunes joueurs ».

Fait intéressant, c’est une mère de famille nommée Rebecca Taylor qui est à l’origine de l’action en justice intentée contre la firme américaine. D’après cette plaignante, son fils aurait été « incité à dépenser son propre argent et celui de ses parents pour acheter des loot boxes ».

Apple est aussi accusé de ne pas avoir indiqué explicitement l’intégration de loot boxes dans les mécanismes de jeu de l’App Store. Les plaignants concluent sur l’affiliation des loot boxes avec les jeux de hasard. Ils exigent, entre autres, le reversement des sommes conservées illégalement par Apple à la suite d’un agissement présumé fautif.
Cependant, la justice californienne n’a pas pu statuer sur cette affaire. En effet, aucune loi sur les jeux d’argent ne prohibe les boîtes à butin dans l’État de la Californie. En France également, les loot boxes ne sont aucunement considérés comme des jeux de hasard.

La règlementation des loot boxes à travers le monde

Aujourd’hui, la question relative à la règlementation des « pochettes surprises » payantes se pose. Elles pourraient développer une dépendance chez le joueur. La bonne nouvelle, c’est que la plupart des pays à travers le monde sont prêts à sauter le pas. En France, par exemple, selon le Code de la sécurité intérieure (article L.322-2), il est interdit d’offrir des loteries au public.

En Chine, les éditeurs ne sont pas autorisés à intégrer les loot boxes dans leurs jeux, et ce depuis le 1er mai 2017. Ils sont également dans l’obligation de révéler aux joueurs les pourcentages d’obtention des butins inclus dans les pochettes surprises. De plus, le nombre de coffres pouvant être ouverts quotidiennement est limité. Enfin, l’éditeur devra conserver les pourcentages des gains pendant 90 jours minimum.

Les États-Unis sont également actifs dans la lutte contre la dépendance aux jeux via les loot boxes. En 2019, une proposition de loi du Sénat, intitulée « Protecting Children From Abusive Games Act », avait pour objectif de les interdire. De son côté, la Belgique interdit formellement la vente des jeux renfermant des loot boxes.

Au Royaume-Uni, une pétition a été lancée sur le site du Parlement britannique. Celle-ci a obtenu plus de 10 000 signatures. Ce qui a poussé le député travailliste, Daniel Zeichner, à se saisir de la question.