Des rumeurs concernant le rachat de Playtech courent depuis plusieurs années. Gopher Investments s’est présenté comme un acquéreur potentiel et sérieux. Sa proposition figure parmi les plus intéressantes. Cependant, l’arrivée d’un nouveau candidat semble avoir refroidi les ardeurs de cet actionnaire de Playtech.

Une concurrence acharnée

Depuis les débuts des rumeurs concernant la mise en vente de Playtech, de nombreux opérateurs de jeux d’argent ont manifesté leur intérêt. Cependant, toutes les propositions n’ont pas abouti à des offres fermes. C’est le cas, par exemple du groupe DraftKings en août 2020.

Les candidats sérieux entrent en scène à la mi-octobre 2021. Aristocrat Leisure est le premier à soumettre une somme conséquente pour Playtech. Ce groupe constitue le second fabricant international de machines à sous, après IGT. Il annonce officiellement une offre sur Playtech s’élevant à 3,21 milliards d’euros. Le software reconnaît l’excellente opportunité qui lui est présentée. Un calendrier prévoit la finalisation de cette opération financière pour l’année 2022. L’affaire semble déjà conclue en faveur d’Aristocrat. Toutefois, la décision ultime revient aux actionnaires de Playtech qui doivent voter.

L’intérêt que montre le constructeur de machines à sous pour Playtech accroît la valeur des actions de ce dernier de 3 %. Sachant cela, Gopher Investments décide de se présenter comme acheteur potentiel. Cette société est basée à Hong Kong et possède 4,97 % des actions de Playtech. Gopher Investments met 3,55 milliards d’euros sur la table. Il se place ainsi comme un concurrent sérieux. En outre, il se porte déjà acquéreur pour Finalto : la division financière de Playtech. Les négociations concernant cette branche ont abouti en septembre 2021. Gopher Investments a remporté ce marché au détriment d’opérateurs israéliens. Cet achat le hisse au rang d’actionnaire majoritaire de Playtech. Il détient donc un avantage certain quant à la totalité de l’opération financière sur le logiciel.

Playtech préfère nuancer son intérêt vis-à-vis de l’initiative de Gopher Investments. Il déclare : « En tant que telle, il n’y a aucune certitude que l’approche de Gopher aboutira à une offre pour la société, ni quant aux conditions dans lesquelles une offre pourrait être faite ».

L’entrée en scène de JKO Group

Le manque d’enthousiasme manifesté par Playtech, de même que l’apparente reprise des pourparlers avec Aristocrat, n’ébranle pas Gopher. Mais l’arrivée d’un 3e candidat le rebute. En effet, JKO Group se lance dans la course. Ce consortium a été créé par Keith O’Loughlin et Eddie Jordan. Le premier est l’ancien dirigeant de Scientific Games et le second un ex-propriétaire d’une écurie de Formule 1. Playtech confirme l’envoi de certaines informations de diligence raisonnable à JKO Group, à leur demande. JKO plonge dans la bataille sous les conseils de la banque d’affaires spécialisée : Global Leisure Partners. Le groupe JKO entame des discussions avec la société d’investissement Centerbridge Partners LP concernant le financement. Il pourrait donc présenter un montant encore plus important que celui évoqué par Gopher Investments.

Aristocrat demeure optimiste quant à la suite des évènements. L’entreprise estime être la meilleure option étant donné que les conditions de l’acquisition sont simplifiées. Aristocrat pense également que le groupe combiné offrira de plus grandes opportunités aux employés de Playtech. Gopher, de son côté, préfère se contenter de Finalto.