Face à l’essor inquiétant des jeux illégaux dans l’Hexagone, l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) ne ménage aucun effort. Après avoir bloqué plus de 300 sites clandestins l’année dernière, l’organisme lance actuellement une série d’autres mesures drastiques. Évidemment, l’objectif ultime est d’éradiquer ces pratiques illicites, et sécuriser au mieux l’écosystème des jeux d’argent.

Des chiffres de plus en plus inquiétants

Plus que jamais, les jeux illégaux en France constituent une menace alarmante pour le pays. Les statistiques parlent d’eux-mêmes. En effet, ce marché noir représente potentiellement jusqu’à 1,5 milliard € par an. Soit plus de 10% du total des paris annuels dans le pays.

Les enquêteurs estiment que le revenu brut généré par ces activités clandestines est sans précédent. Selon eux, il se situe aujourd’hui entre 784 millions et 1,5 milliard €. C’est-à-dire 5% à 11% de l’ensemble du marché des jeux de hasard dans l’Hexagone.

Par ailleurs, une étude menée par PwC et commandée par l’ANJ dévoile des chiffres tout aussi inquiétants. Jusqu’à présent, ils ont pu repérer 510 plateformes non-autorisées, dont 21 détiennent 60% du trafic total des jeux illicites.

Accablant encore, 79% des revenus bruts proviennent de parieurs à haut risque. Il s’agit de joueurs particulièrement attirés par l’absence de limites de mise et de contrôles d’identité. Mais aussi par les gains potentiels largement plus élevés, ou encore la grande variété de jeux.

Ce n’est pas tout. L’étude révèle également que la moitié des sites de jeux illicites détectés ont des opérateurs enregistrés à Curaçao et à Chypre. Les jeux de casino en ligne occupant près de 50% du trafic.

ANJ : un plan décisif pour un jeu plus sain

Confronté à cette menace grandissante, l’Autorité Nationale des Jeux dévoile un plan d’action robuste. Pour rappel, la France compte actuellement 18 opérateurs régulés par l’ANJ. Et pourtant, de nombreux sites illégaux persistent encore sans être inquiétés.

Raison pour laquelle cet organisme prévoit, entre autres, de notifier les autorités compétentes. Et cela, en vue d’engager des poursuites à l’encontre des responsables de ces plateformes non-autorisées, que ce soit à Curaçao ou à Chypre. C’est une étape déterminante, car l’ANJ n’a pas le pouvoir de les sanctionner directement.

Mieux encore, des actions concrètes seront menées pour alerter les autres acteurs concernés. A l’instar des éditeurs de jeux et des fournisseurs d’hébergement de sites.

A cela s’ajoutent des mesures strictes contre certains prestataires de services de paiement. A savoir ceux qui approuvent les transactions financières sur ces plateformes illégales.

Par ailleurs, l’ANJ aspire à consolider la coopération avec ses partenaires européens au sein du GREF. L’objectif est de sensibiliser davantage le grand public aux risques associés aux jeux illicites.

2022 : année exceptionnelle pour le marché légal

En dépit de ces challenges de taille, le marché réglementé des jeux d’argent en France a connu une année record en 2022. En témoigne son PNB sans précédent de 12,19 milliard €. Ce qui équivaut à une augmentation de 20%, comparée à 2021.

Dans ce contexte, les jeux en ligne ont joué un rôle majeur, avec une contribution à hauteur de 2,17 milliards €. Un chiffre réparti entre les paris engagés sur le poker, les paris sportifs et les paris hippiques en ligne.

Voilà une croissance exemplaire qui prouve que le marché légal mérite un soutien sans réserve. Appuyé correctement, ce secteur ne peut que favoriser la santé économique du pays.