En 2020, le scandale frappe à la porte de la société d’État québecoise. Loto-Québec conserve dans ses caisses l’argent sale de criminels notoires. Les médias l’accusent d’être liée à la mafia. Sous la pression de l’opinion publique, le ministre des finances québécois ordonne la tenue d’un audit et d’une purge des comptes. La firme ne nie pas les accusations portées contre elle. Pour sa défense, elle affirme ne pas disposer des moyens pour éviter ce genre de fréquentation. Pour montrer sa bonne foi, la firme projette de renforcer ses procédés anti-blanchiment d’argent.

Refus d’argent en espèce

Loto-Québec était à l’origine en charge de l’administration des jeux de loteries de la ville. Au fil du temps, ses activités se sont développées et variées. L’entreprise publique s’est spécialisée dans la création d’établissements de jeux. Elle possède actuellement 4 maisons de jeux : le casino de Charlevoix, de Montréal, du lac-Léamy et de Mont-Tremblant. La société d’État exploite également une plateforme de jeux en ligne. En plus des loteries, les joueurs peuvent miser au bingo, aux machines à sous, à des jeux de tables et des paris sportifs.

Pour mieux gérer les transactions d’argent, Loto-Québec compte interdire l’utilisation des billets de banques et pièces de monnaie dans ses casinos terrestres. Le groupe veut mettre en place un système de paiement unique. Chaque joueur reçoit une carte électronique pour le dépôt et le retrait d’argent. L’utilisation de ce dispositif sera différente en fonction du jeu choisi. Pour les jeux de table, les cartes serviront à l’achat de jetons et à la conversion en cash.

L’utilisation de ces cartes électroniques sécurise les transactions d’argent. Les fonds utilisés dans les casinos sont plus faciles à vérifier. On peut facilement retracer leurs sources. Les irrégularités constatées seront immédiatement sanctionnées: bannissement, poursuite en justice… Le système de carte sera mis en place dès 2022. Un test de validation sera organisé dans une des maisons de jeux tenues par Loto-Québec. Si les résultats sont probants, le concept sera généralisé dans tous les établissements de jeu du groupe.

Contrôle des gros clients

L’entreprise publique suit de très près ses joueurs vedettes. Un contrôle systématique est enclenché dès que le montant total des mises est supérieur ou égal à 3 000 $. Les coordonnées des joueurs et ses sources de revenus sont vérifiées minutieusement. Le groupe conserve ces précieux renseignements dans sa base de données. Si des criminels sont identifiés dans la foulée, ils seront tout de suite interdits de casino et inscrits dans une liste noire.

Pour appuyer les efforts de la société d’État, le gouvernement du Québec élabore actuellement un projet de loi pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Avec un cadre juridique spécifique, la lutte contre ces activités criminelles sera davantage renforcée.

Les autorités du Québec ont préféré jouer la carte de la tolérance avec la société d’État. Elle est encore en activité malgré les incidents de 2020 et n’a subi qu’un changement au niveau de ses instances dirigeantes. C’est peut-être parce que l’entreprise a avoué ses torts ou que c’est une prérogative accordée aux institutions publiques. Cette situation porte à réflexion. Si la même chose se passait dans un autre pays ou chez un opérateur privé, des sanctions plus lourdes auraient été prononcées par l’Etat : fermeture de l’établissement, retrait de licence, poursuite en justice…