En général, la loi et les autorités de régulation des jeux d’argent en ligne penchent en faveur des joueurs victimes de dépendance. Cependant, au mois de mars, le tribunal de Suède n’a pas donné raison à un joueur reconnu comme addictif. Ce dernier a poursuivi le groupe BML, une filiale de Betsson pour avoir profité de ses problèmes de jeu. Il a demandé des indemnités à hauteur de 15 millions d’euros pour rembourser ses pertes, une requête qui a été déclinée. L’opérateur remporte donc un procès historique.

Le joueur réclame un remboursement de 15 millions d’euros

En 2009, un homme d’affaires a ouvert un compte sur l’une des plateformes du groupe BML, une filiale de l’entreprise de jeux d’argent en ligne Betsson. Au bout d’un certain temps, le joueur présente des signes de jeu compulsif. Le joueur ne se contente plus de miser avec ses ressources personnelles et il utilise également les fonds de sa société. À cause de son addiction au jeu, il a dû déclarer faillite. En 2014, il reconnaît ses problèmes de jeu et demande la fermeture de son compte. Une demande que le groupe BML exécute.

Prenant conscience de l’ampleur des dégâts, le joueur décide de poursuivre l’opérateur de jeux en justice. Il accuse le site d’avoir profité de son addiction. Ses avocats avancent que le groupe BML a employé des pratiques de marketing agressives. La plateforme aurait manipulé l’homme d’affaires au moyen des courriels et des SMS. Ces communications régulières l’auraient ainsi incité à dépenser d’importantes sommes sur le casino en ligne.

Pour compenser ses pertes financières et son choc émotionnel, le joueur réclame une indemnité de 15 millions d’euros. Ce montant inclurait le chiffre d’affaires généré par ses dépenses sur le site du groupe BML.

Des accusations non prouvées

La filiale de Betsson réfute les allégations portées par l’un de ses anciens joueurs. Aucune preuve n’atteste que l’opérateur a abusé une stratégie marketing prédatrice pour tirer profit de la dépendance du joueur. Le tribunal indique que le groupe BML a bien respecté la réglementation concernant le contenu et la fréquence des actions marketing.

La Cour des brevets et du marché de Suède reconnaît également que le casino virtuel n’était informé des problèmes de jeu de son client que lorsque ce dernier a demandé la clôture de son compte. L’opérateur n’a donc pas pu exploiter ce renseignement.

Le tribunal a aussi refusé le remboursement de 15 millions d’euros. Cette somme ne représente pas réellement la valeur de ses pertes. L’enquête a révélé que le joueur a effectué des dépôts d’un montant total de 700 000 euros. Pour la cour, le casino en ligne n’a pas enregistré de profits non autorisés aux dépens du joueur.

D’autre part, le tribunal a prescrit au joueur de régler les frais de justice et les dépenses du groupe BML. Il doit ainsi s’acquitter d’une somme de 200 000 euros. « Tel est pris qui croyait prendre ».