Les associations qui œuvrent contre les jeux d’argent demandent au gouvernement britannique d’interdire les jeux gratuits. Cette demande s’inscrit dans le cadre de la réforme de la loi sur les jeux de hasard que les autorités mènent actuellement. Toutefois, le Betting and Gaming Council (BGC) juge cette mesure draconienne. En outre, selon ce conseil, une telle décision provoquerait l’essor du marché noir.

Des conséquences néfastes sur l’industrie du jeu

Cette initiative risque de handicaper gravement le secteur des jeux de hasard si elle est appliquée. Le directeur général du Conseil des paris et des jeux, Michael Dugher, rappelle la nature fortement concurrentielle de ce secteur. Les promotions font partie intégrante des stratégies commerciales qui servent à satisfaire et à attirer les joueurs. Ces derniers apprécient ces gestes.

Une étude menée par YouGov montre que 69% des joueurs revendiquent le maintien de ces paris gratuits. 63% réitèrent même que les promotions sont « une partie précieuse de leur passe-temps ». Ces statistiques confirment le fait qu’une telle mesure impacterait négativement les amateurs de jeux de hasard.

De surcroît, le directeur général du BGC prédit que « des interdictions générales sur les offres seraient anti-parieurs. Ils dégraderaient aussi gravement l’expérience client ».

Toujours selon Dugher, le gouvernement devrait laisser les Britanniques dépenser leur argent comme ils l’entendent. Il estime que les autorités devraient se concentrer sur les joueurs « vulnérables et à risque ». Or le jeu problématique touche uniquement 0,2% des parieurs.

Par conséquent, enrayer les offres promotionnelles revient à porter préjudice aux autres qui se livrent à cette activité en toute légalité. Pour leur part, 28% des joueurs, soit environ 1 parieur sur 3, annoncent ouvertement se tourner vers le marché noir si jamais les bonus casino sont rayés de la liste.

Une aubaine pour le marché noir

Le marché noir a connu une forte recrudescence ces derniers temps. Les chiffres sont déjà alarmants. En effet, le nombre d’utilisateurs de plateformes illégales est passé de 220 000 à 460 000 en l’espace de 2 ans.

Le directeur général du BGC prévient que « la perte de parieurs au profit du marché noir illégal toucherait sans aucun doute également d’autres financements réglementés pour les courses. Cela nuirait aux droits médiatiques et au parrainage. »

Par ailleurs, il faut rappeler que l’industrie des jeux d’argent crée des emplois et rapporte de l’argent. Les acteurs qui exploitent en toute légalité emploient plus de 119 000 personnes. De plus, ils obtiennent des rendements d’environ 4,4milliards de livre sterling chaque année. Une grande part de ce chiffre provient de droits médiatiques.

Les sociétés de jeux ont donc tout intérêt à offrir des promotions pour asseoir leur visibilité et continuer à produire autant de bénéfices. Pour rappel, cet argent a joué un rôle salvateur pour le pays pendant la période de pandémie de Covid19.

Les courses de chevaux font partie des jeux d’argent qui rapportent le plus au Trésor. Pourtant, les rendements de ce segment de jeu connaîtront une baisse significative si le gouvernement supprime les paris gratuits. Les experts ont mené des vérifications sur l’accessibilité financière, et estiment que ce marché pourrait perdre jusqu’à 100 millions de livre sterling par an.