Réélu pour un second mandat à la mairie de Londres, Sadiq Khan requiert le bannissement des spots sur les jeux d’argent en ville. Le responsable des transports TfL envisage de prohiber lesdits messages publicitaires sur ses réseaux à la suite de cette demande.

TfL s’engage dans la lutte contre les risques des jeux de hasard

L’intervention du maire de Londres, Sadik Khan a porté ses fruits. TfL ou Transport for London considère la mise en place des procédures d’interdiction des annonces sur les jeux. En charge des transports en commun de la ville, cette société d’Etat possède un large réseau de sites publicitaires. Cette année, entre avril et juin, TfL a diffusé 49 campagnes de promotion sur les jeux, rien qu’en ce court laps de temps, quasiment l’équivalent de la totalité des publicités effectuées de 2018 à 2019. Le porte-parole de TfL a toutefois rassuré les citoyens, des mesures de proscription sont désormais en cours de réalisation. En 2019, un cas similaire a entraîné une perte entre 13 et 25 millions de £ à TfL : l’interdiction des affiches qui encouragent la malbouffe. Ipso facto, cette nouvelle décision coûterait probablement des millions à l’entreprise.

« La dépendance aux jeux d’argent peut détruire des vies d’une manière dévastatrice », scande de Sadik Khan lors de ses propagandes en début d’année. Il s’est personnellement engagé à protéger les Londoniens des risques de ce fléau. Une demande particulière à l’Assemblée de Londres motive sa démarche récente. En effet, Sian Berry, la candidate de Green Party aux élections municipales de cette année, a abordé le sujet pendant la session. Elle a demandé au maire si l’augmentation des promotions de jeux était appropriée, au grand désespoir des citoyens en difficulté financière. Ultérieurement, Khan a répondu par écrit que ses craintes sont fondées et qu’il avait formellement demandé à TfL d’agir en conséquence.

Le Royaume-Uni protège les joueurs

Les jeux d’argent en ligne restent en vogue sur les territoires de Sa Majesté la Reine, notamment en Angleterre. Les joueurs s’adonnent à cette pratique au détriment des casinos terrestres. D’après les statistiques de la Commission des jeux au Royaume-Uni ou UKGC (United Kingdom Gambling Commission), 65% des paris sont effectués en ligne aux alentours de 2019. Les plateformes de jeux investissent beaucoup d’argent dans leur stratégie marketing et les joueurs britanniques ne résistent pas aux offres tentantes. Dans ces conditions, le nombre de joueurs à haut risque dans le pays s’élève à plus de 2 millions rien qu’en 2020, un chiffre aggravé par le confinement durant la pandémie de coronavirus.

L’UKGC rapporte qu’environ 430 000 joueurs locaux souffrent d’addiction. De ce fait, les pays du Commonwealth ont instauré des mesures de limitation des publicités sur les jeux d’argent. L’Angleterre s’aventure encore plus loin, les autorités imposent l’interdiction des cartes de crédit pour payer les parties. Cette restriction demeure valable pour tous les jeux en ligne et les jeux de hasard physique, sauf le « Bingo », la fameuse loterie nationale. Par ailleurs, les acteurs de l’industrie du jeu facilitent l’accès à leurs offres; un énorme danger pour les enfants vulnérables. Londres compte à présent plusieurs jeunes adolescents dans sa clinique pour les mineurs. L’établissement s’occupe du traitement des enfants affectés par des problèmes d’addiction aux paris.