Impossible de dissocier Stanley Ho de Macao. Cet entrepreneur a construit son empire de casinos dans cette région. Il s’est éteint à l’âge de 98 ans à Hong Kong le 26 mai dernier.
Monopole des casinos de Macao
Stanley Ho est né à Hong Kong en 1921 dans l’une des plus riches familles de ce territoire. Il fuit l’invasion japonaise en 1941 et s’installe à Macao. Il commence son aventure entrepreneuriale avec 10 $ en poche. En 1962, il obtient la première licence de casino et dans la foulée le monopole du secteur du jeu de hasard sur Macao. Ses établissements contribuent fortement au développement de Macao. La région se forge une nouvelle réputation et fait même de l’ombre à Las Vegas.
Pendant 40 ans, Stanley Ho surfe sur une belle vague de prospérité. Il alors crée la Sociedade de Jogos de Macau (SJM). Dans ces années de gloire, l’entreprise était l’un des plus grands contribuables de Macao en générant la moitié des recettes fiscales. Stanley Ho a à son actif le Grand Lisboa, l’un des plus grands casinos d’Asie.
Croissance en pleine libéralisation
En 1999, le Portugal rétrocède Macao à la Chine. Celle-ci décide de mettre fin au monopole de la SJM sur les jeux d’argent en 2002. Une libéralisation du secteur est alors engagée. Des multinationales se sont alors engouffrées dans la brèche dont Wynn et MGM. On s’attend alors à voir émerger un deuxième Las Vegas à Macao.
Stanley Ho ne s’est pas laissé impressionné par la concurrence. Contrairement aux prévisions, la libéralisation n’augurait pas la fin de son empire. La diversification des activités de la SJM lui a permis de maintenir le cap. En effet, le grand acteur économique a investi dans différents domaines : transport, immobilier, finances, tourisme. En 2003, 30 % des recettes de la région spéciale de Macao provenaient de cette société. En cette période, les casinos continuaient de prospérer et leur exploitation contribuait à hauteur de 80 % au PIB de l’île. Pour montrer à la concurrence que sa prospérité n’a pas été entachée, l’entrepreneur macanéen construit une tour de 52 étages en 2007. En cette période, il avait sous sa coupe 40 % du marché des jeux.
La crise économique de 2008 a été lourde de conséquences pour les entreprises de Stanley Ho. De la fortune de 9 milliards de dollars, il ne restait plus que 1 milliard de dollars. Depuis 2009, suite à de graves problèmes de santé, ses apparitions publiques sont plus rares.
Les rennes de l’empire laissés aux enfants
La vie privée de Stanley Ho est aussi riche que l’empire qu’il a construit. De quatre femmes, il a eu 17 enfants. En 2017, son conglomérat Shun Tak Holdings est repris par sa fille Pansy Ho. C’est une entreprise de promotion immobilière et de gestion de ferries entre Hong Kong et Macao. Selon Forbes, Pansy Ho est la 23è fortune de Hong Kong.
À 96 ans, il décide de partir à la retraite et passe le flambeau de la SJM à sa fille Daisy Ho. Des luttes intestines secouent cette passation, chacun voulant sa part du gâteau. En effet, la SJM est détenue par plusieurs actionnaires dont les enfants du magnat macanéen, ses femmes et sa sœur. À son départ à la retraite, Stanley Ho est classé 13è fortune de Hong Kong par Forbes.
Stanley Ho ne peut être dissocié de l’essor économique de Macao. Ses investissements dans les casinos, mais également dans le tourisme et les infrastructures ont permis à cette région spéciale de connaître un développement fulgurant. Le « parrain » macanéen a aussi investi dans plusieurs pays dont Hong Kong, Portugal, Corée du Nord, Vietnam et Philippines.