Depuis 3 ans, des petits commerces abritaient un réseau illégal de machines à sous dans les départements du Val-d’Oise, de Seine–Saint-Denis, de l’Oise, de l’Eure et en région parisienne. Après plusieurs mois d’enquête, le Service central des courses et jeux a procédé à des perquisitions les 16 et 23 juin derniers. 14 personnes ont ainsi été mises en examen.

80 000 euros et 25 machines saisis

L’enquête sur un réseau clandestin de machines à sous a commencé l’année dernière. Elle a été menée par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco). Celle-ci a ensuite passé le relais au Service central des courses et jeux (SCCJ). Les enquêteurs de la SCCJ ont ainsi effectué des surveillances et rassemblé des preuves pendant des mois. Les 16 et 23 juin derniers, épaulés la police judiciaire et des éléments de la gendarmerie, ils décident de passer à l’action.

Grâce à cette collaboration, les forces de l’ordre ont réalisé une vingtaine de perquisitions. À l’issue de coup de filet, 25 machines à sous, 80 000 euros en liquides, plusieurs véhicules et des armes de poing ont été saisis. De plus, 35 personnes âgées de 25 à 55 ans ont été arrêtées au cours de l’opération. Elles sont issues des communautés turques et kurdes et ne sont pas inconnues des services de police et de la justice. Au final, 14 personnes sont mises en examen et sont poursuivies pour installation et exploitation en bande organisée d’appareils de jeux interdits, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 5 ans d’emprisonnement et blanchiment et abus de biens sociaux.

Un réseau criminel bien organisé

Selon une source policière, les bandits manchots clandestins sont installés dans près de 80 commerces dans le Val-d’Oise, en Seine–Saint-Denis, dans l’Oise et l’Eure. Les machines à sous sont importées ou bien recyclées. Le réseau criminel est bien organisé, car des lieutenants sont chargés de faire pression sur les commerçants pour qu’ils acceptent le placement. Les criminels utilisaient la violence afin de s’assurer de la participation des commerçants dont certains avaient des dettes. « Une équipe se chargeait de sélectionner les commerçants visés et s’assurait de leur fidélité, y compris en utilisant la violence », indique une source policière. En effet, les machines à sous ont été débusquées dans des petits commerces : bars, cafés, salons de thé, salon de coiffure. Les malfaiteurs s’arrangeaient avec les commerçants sur les revenus de la machine. Certains perçoivent jusqu’à la moitié des gains.

Une autre équipe se voyait confier l’installation et l’entretien des machines à sous. Chaque machine à sous généraient des milliers d’euros de revenus. La magouille avait duré plus de trois ans. Selon les estimations, ce business illégal rapportait un chiffre d’affaires un million d’euros par an au réseau. Ces revenus faisaient par la suite l’objet d’un blanchiment dans les pays d’origine des personnes inculpées.