Après le Royaume-Uni, c’est l’Espagne qui s’avance dans les restrictions publicitaires concernant les jeux de hasard. En effet, il y a un peu plus d’un mois, un conseil des ministres a approuvé un décret royal concernant la limitation des campagnes publicitaires concernant les jeux d’argent et de hasard dans le pays. Tout d’abord, les opérateurs de jeux ne sont plus autorisés à parrainer des équipes sportives de toutes sortes. Ensuite, les publicités, tous supports confondus, ne seront autorisées que de 1h à 5h du matin. Le non-respect de ces nouvelles mesures peut entrainer une amende allant de 100 000 à 1 000 000 euros. Cet arrêté a suscité une polémique auprès des acteurs concernés, allant des opérateurs de jeux de hasard à l’association européenne des paris sur les jeux.

Une menace pour les jeunes

La publicité et les opérations marketing concernant les jeux de hasard ont été spécifiquement visées par le récent décret royal. Celui-ci a été rapidement validé par un conseil des ministres. Que ce soit sur support visuel, audio ou audiovisuel, les publicités de jeux de hasard sont strictement limitées. Les nouvelles réglementations imposées s’avèrent contraignantes pour les acteurs du secteur en question. Pour commencer, les logos des opérateurs ne peuvent être affichés nulle part. Ensuite, les publicités concernant les paris et les jeux ne sont autorisées qu’une heure par jour. Par ailleurs, elles ne peuvent avoir lieu qu’entre 1h et 5h du matin. Tous les évènements sportifs sponsorisés par des opérateurs de jeux ne peuvent être diffusés à la télévision qu’à partir de 20 heures. Enfin, aucun organisme sportif ne peut être parrainé par un opérateur de jeux de hasard. Cet arrêté royal entré en vigueur à la fin du mois d’octobre cause de sérieux problèmes aux opérateurs de jeux. En effet, ces derniers vont désormais avoir du mal à se faire connaitre auprès d’un public large.

Les autorités espagnoles affirment que ces mesures ont été prises afin de lutter contre la hausse des cas de dépendance et de jeu abusif chez les jeunes de 18 à 25 ans. Effectivement, les statistiques de cette année ont montré une hausse de 40% des joueurs de cette tranche d’âge, ce qui est beaucoup trop. Les études faites par les autorités ont montré que les dépenses liées aux jeux de hasard ont également augmenté chez les jeunes. Selon les chiffres obtenus, cette hausse est de l’ordre de 13%. Il s’avère également que ces réglementations constituent un moyen pour le gouvernement de contrôler l’industrie des jeux de hasard et d’argent, mais aussi l’industrie du sport.

Une décision sous une pluie de critiques

Tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse de l’industrie sportive ou du secteur des jeux de hasard, ont réagi après la ratification de ce décret royal. Les réactions ont été assez négatives par rapport à cette décision gouvernementale. C’est assez logique étant donné que les revenus issus de parrainage et de sponsoring dans le sport proviennent essentiellement des opérateurs de jeux de hasard.

L’Association Européenne des Paris sur les Jeux ou EGBA a également exprimé son mécontentement par rapport à cette situation. Pour l’EGBA, ces mesures sont à la fois désavantageuses et trop restrictives pour les opérateurs indépendants. L’association a montré des statistiques qui contredisent les chiffres avancés par les autorités espagnoles. Selon l’Université de Madrid, le ratio de jeu irresponsable dans la région castillane ne dépasse pas 0,3%.

Cette nouvelle réglementation est en vigueur depuis fin octobre 2020. Tout opérateur enfreignant ces mesures risque une amende assez lourde. Le montant de celle-ci varie entre 100 000 et 1 000 000 euros. Cependant, le gouvernement espagnol a accordé un délai aux clubs sportifs pour trouver d’autres financements. C’est tout de même un coup dur pour l’industrie du sport puisque ce sont des millions d’euros qui seront perdus à cause de ces nouvelles mesures imposées par le gouvernement.